Dix conseils pour réussir son examen pratique

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Sans avoir pour autant d’études sociologiques à l’appui, l’obtention d’un permis de conduire représente souvent un des éléments qui permet de concrétiser la transition du monde de l’adolescence au monde adulte. Aux yeux des jeunes, le permis de conduire représente la liberté et pour la très grande majorité d’entre eux, cela vient aussi avec des responsabilités.

 

L’objectif visé par la SAAQ est que chaque apprenti conducteur démontre :

  1. Une excellente connaissance du code de sécurité routière (CSR);
  2. Un bon sens de l’anticipation;
  3. La capacité de partager la route dans le respect des règles de priorité et de courtoisie;
  4. Son autonomie;
  5. Les habiletés nécessaires pour contrôler son véhicule.

 

Bref, il est temps de démontrer que vous avez confiance en vos capacités et que vous êtes capable de conduire seul, sans égard au secteur de la ville où vous vous trouvez et de prendre la décision la plus sécuritaire qui s’impose selon les évènements qui se présenteront à vous lors de votre trajet.

 

Conseil 1 – « Le péril est dans le retard » Cervantès dans Don Quichotte

Tout commence lors de vos premiers cours, soit au moins un an d’avance. Les manœuvres de bases qui sont enseignées lors des premiers cours pratiques visent à développer des habitudes afin que vous soyez en mesure de détecter les dangers, anticiper les erreurs des autres, de développer votre vision. Bref, être conscient de ce qui se passe autour de vous. Ne vous a-t-on pas dit « qu’il faut conduire pour les autres »?

 

Évidemment, l’évaluateur fera une évaluation de votre compréhension du CSR à l’égard de la signalisation routière (panneaux, feux de la circulation, lignes sur la chaussée, traverses de piétons, etc.), de vos habitudes de vérification (angles morts, vérification du côté opposé,  vérification des rétroviseurs), votre manière de communiquer (clignotant, position du véhicule aux intersections) ainsi que le partage de la route. Finalement, vous aurez à démontrer votre sens de l’anticipation et que vous contrôlez la vitesse de votre véhicule en fonction de la zone que vous intégrez.  Mais attention! Si vous circulez trop lentement, cela joue contre vous si les circonstances ne le justifient pas. Un excès de prudence est souvent perçu comme de l’hésitation ou un manque de confiance.

 

C’est votre examen pratique dans quelques jours et ce n’est pas naturel pour vous de faire toutes ces vérifications, vous comprenez encore moins la raison d’être de ces manœuvres ou encore, vous ne saisissez pas le moment opportun de les mettre en exécution.  Une école de conduite sérieuse ne devrait pas vous avoir remis votre attestation avec la mention « RÉUSSI ». Dans ce cas-là, il vaut mieux reporter votre examen de quelques semaines et de prendre quelques cours supplémentaires de perfectionnement. C’est aussi votre sécurité qui est en jeu.

 

Comprenez que c’est avec vous que l’on partagera la route demain.

 

Conseil 2 – « Le silence est un véritable ami qui ne trahit jamais » Confucius

Soyez discret. Avec l’arrivée de tous les moyens de communication (Facebook, Twitter, etc.), il n’est pas nécessaire d’aviser toute la bande de copain de l’étape à laquelle vous êtes rendu à votre cours de conduite. Il est complètement inutile de vous ajouter de la pression supplémentaire en avisant tous les amis du jour de votre examen pratique.

 

Par expérience, nous savons que vous obtiendrez plus souvent qu’autrement des informations ou des commentaires qui augmenteront vos craintes ou pire encore, des conseils complètement farfelus. De plus, le fait d’aviser vos amis du jour « J » augmente considérablement votre stress. En plus de conduire en présence d’un inconnu, de savoir qu’il vous observe et qu’il évalue votre conduite, vous aurez également en tête la quantité de fois que vous aurez à expliquer le résultat de votre examen pratique aux copains advenant un résultat défavorable. Nous croyons que l’annonce surprise d’un résultat positif à vos pairs est beaucoup plus agréable que d’expliquer plusieurs fois les raisons d’un échec. C’est de cette manière que naisse les légendes urbaines. Des raisons inventées de toute pièce permettant d’assouplir l’échec aux yeux des copains.

 

Conseil 3 – Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué

 

Nous avons trop souvent vu des élèves se planifier une sortie avec des amis le jour de leur examen. Une autre façon d’augmenter votre stress inutilement.

 

Conseil 4 – Le cellulaire éteint

 

Merde, j’ai coulé mon examen! Qu’est-il arrivé? Tu m’as texté et téléphoné pendant que j’étais en examen… (Oups!) Est-il nécessaire d’en dire davantage…

 

Conseil 5 – L’accompagnement à l’examen

 

La majorité des écoles membres de l’AECQ accompagne l’élève lors de l’examen pratique lorsque celui-ci loue l’auto-école. Un service très apprécié tant des parents que des élèves. Cette formule évite aux parents de perdre une demi-journée de travail et de faire le taxi. Pour l’élève les avantages sont nombreux et très avantageux.  Pendant une ou deux heures juste avant l’examen pratique, le moniteur effectue une révision des habitudes de conduite de l’élève. En plus de s’assurer que celui-ci comprend bien les règles de priorité, il vérifie également la compréhension de certains aspects du code de la route (vitesses, panneaux de signalisation, etc.), son sens de l’anticipation et la capacité de partager la route dans le respect des règles de priorité et de la courtoisie.

 

Conseil 6 – Une automobile en bon état

 

Le véhicule utilisé lors de l’examen doit être en bon état de circuler sur la route. Par conséquent, assurez-vous entre autres que le pare-brise est en excellent état, que les clignotants et toutes les lumières fonctionnent, que le frein d’urgence ainsi que le klaxon sont opérationnels, que vos pneus sont adéquats (pression, usure, répond aux normes en saison hivernale, etc.) et finalement, qu’il y a amplement d’essence (pas de voyant lumineux). Une défectuosité sur l’un de ces points pourrait entrainer l’annulation de l’examen et les frais de reprise qui s’impose.

 

Conseil 7 – Les bons documents en main

 

Vous devez avoir en main les bons documents à jour : immatriculation du véhicule, preuve d’assurance, permis de conduire, attestation du cours de conduite si applicable et l’autorisation parentale (sans erreur) si moins de 18 ans. La preuve d’assurance à jour est l’erreur la plus fréquente.

 

Conseil 8 – Le stationnement n’est pas une course

 

Il ne s’agit vraiment pas d’un concours d’habileté. Démontrez votre aptitude à anticiper les risques et que vous êtes sécuritaire. Prenez le temps qu’il faut. Selon le type de stationnement que vous aurez à exécuter, il est essentiel de comprendre pourquoi vous exécutez les différentes manœuvres de vérification. De la même manière, vous devez être en mesure non seulement de corriger votre trajectoire mais aussi, de comprendre pourquoi vous n’avez pas réussi votre stationnement comme d’habitude.

 

Conseil 9 – Une étape à la fois

 

L’examen pratique est l’occasion de démonter votre savoir-faire. Restez concentré sur votre conduite une étape à la fois en fonction des indications de l’évaluateur. Pensez à l’étape suivante et non à l’ensemble de l’examen ou à la fin de celui-ci.

 

Parfois, le trajet paraît tellement court aux yeux de la personne en examen que celui-ci croit avoir échoué.

 

Conseil 10 – La pratique est essentiel

 

Il n’a pas de secret pour être confiant et un conducteur sécuritaire, coopératif et responsable. Cent fois sur le métier, c’est par la pratique que l’on acquiert l’aisance et la vigilance. Exercez-vous dans des secteurs de la ville variés en appliquant les conseils et les manœuvres que l’on vous a enseigné dans vos cours de conduite. Sortez de votre zone de confort.

François Lauzière
François Lauzière est vice-président de l’Association des écoles de conduite du Québec (AECQ) et copropriétaire de l’École de conduite Parcours. Il est également un des formateurs-experts dédiés à la formation des moniteurs et des instructeurs de conduite pour les écoles membres de l’AECQ.

« Folie de jeunesse »

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Le 26 août 2013, le journal Le Soleil avait comme titre dans la section actualité : « CAR SURFING, peine de 15 mois pour avoir causé la mort d’un ami ».

 

Soyons honnête. Nous avons tous eu 16 ou 21 ans et pris quelques risques de différentes manières. Bien que la prise de risques fasse partie de notre quotidien, il est important d’y réfléchir sérieusement lorsque nous sommes avec un véhicule automobile. En quoi cela est-il différent d’un fusil de chasse? La question mérite réflexion.

 

Revenons sur la séquence des évènements. Dans la nuit du 23 au 24 juin, un groupe de jeunes décide de se rendre à un autre endroit pour rejoindre un autre groupe d’amis. Sobre, Sacha Patoine-Troianovici s’installe derrière le volant. Avec un autre jeune, Jérôme Collin s’installe sur le parechoc du véhicule. Malgré le danger possible qui guette les deux passagers en situation précaire, notre conducteur décide d’exécuter une manœuvre de dérapage sur plusieurs pieds de distance. Jérôme Collin fait une chute et se blesse grièvement à la tête. Malgré l’assistance immédiate de ses amis, il meurt quelques jours plus tard à l’hôpital. Précisons ici que Sacha Patoine-Troianovici, 21 ans, a exprimé ses regrets : « c’est un accident tragique et je regrette tout ce qui est arrivé ».

 

En y regardant de plus près, nous constatons que tous les ingrédients étaient réunis : quelques amis, un soir de fête, de l’alcool, un véhicule et l’envie soudaine d’épater la gang, de les faire rire ou encore, inconsciemment, de consolider son appartenance au groupe en faisant quelque chose de spécial. Le véhicule se transforme alors en une arme…

 

Aurions-nous pris le même risque avec une arme à feu? Bien sûr que non. L’arme à feu exprime la mort et le danger tandis que le véhicule exprime la liberté et l’indépendance.

 

C’est pourquoi il est important de se rappeler qu’une fois derrière le volant, notre véhicule commande toute notre attention, puisque selon notre attitude et notre comportement, il peut rapidement se transformer en une arme.

François Lauzière
François Lauzière est vice-président de l’Association des écoles de conduite du Québec (AECQ) et copropriétaire de l’École de conduite Parcours. Il est également un des formateurs-experts dédiés à la formation des moniteurs et des instructeurs de conduite pour les écoles membres de l’AECQ.

Un « bon prof »

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Depuis le retour de l’obligation de suivre un cours de conduite, nous constatons malheureusement qu’une minorité s’informe de la qualité des cours pratiques ou théoriques donnés. À quoi doivent s’attendre les parents et les élèves d’un « bon prof de conduite »? Comment une école de conduite se distingue-t-elle des autres, le cours étant obligatoire et encadré par des normes prescrites par la SAAQ?

 

On peut bien penser à un programme de formation avec une approche pédagogique au goût du jour, mais son succès sera incomplet si l’école de conduite ne se soucie de ceux qui animent la classe, qui transmettent leurs expériences, leurs connaissances et apprennent aux futurs conducteurs le comportement à adopter sur la route; les moniteurs et les instructeurs.

 

L’un et l’autre connaissent l’ensemble du programme d’enseignement sur la sécurité routière (PESR) élaboré par la SAAQ. L’instructeur se distingue du fait qu’il cumule souvent deux tâches : l’enseignement sur la route et l’animation des cours théoriques.

 

Qu’animent ces gens ? La passion, j’en conviens, est essentielle, mais ne suffit pas à s’assurer un personnel exceptionnel. Il faut aussi des qualités humaines, un savoir être avec les jeunes, une aptitude à l’écoute, de l’empathie, l’habilité à communiquer clairement, le souci d’innover et de parfaire continuellement ses connaissances. Nous devons y ajouter la capacité à partager son savoir être et savoir-faire. L’esprit d’équipe est un critère essentiel pour identifier les difficultés d’apprentissage. Enfin, il faut convaincre du plaisir de la connaissance.

 

En s’informant sur les façons de faire de l’école de conduite, on s’assure de répondre à l’objectif ultime : offrir un cours de qualité à chacun des élèves.

 

Le propriétaire est-il impliqué directement au chapitre de l’enseignement théorique et/ou pratique? Quelle philosophie d’enseignement prône-t-il? L’esprit d’équipe et la polyvalence du personnel sont-ils privilégiés et encouragés? Quelles sont les années d’ancienneté? Le roulement de personnel est-il faible? Les membres de l’équipe partagent-ils leurs expériences? Valorise-t-on la mise à jour des connaissances et la proposition de nouvelles idées ou approches? Comment les gestionnaires s’y prennent-ils pour parvenir à atteindre une cohésion entre les différents membres de leur personnel? L’école est-elle en mesure de diffuser son taux de réussite et le prouver?

 

Autant de questions permettant de mieux s’informer sur l’école. En bout de piste, elle est là pour former des conducteurs au comportement sécuritaire, coopératif et responsable.

François Lauzière
François Lauzière est vice-président de l’Association des écoles de conduite du Québec (AECQ) et copropriétaire de l’École de conduite Parcours. Il est également un des formateurs-experts dédiés à la formation des moniteurs et des instructeurs de conduite pour les écoles membres de l’AECQ.